Se souvient-on de l'amiral Violette (1869-1950) ? Ou plutot, doit-on s'en souvenir ? A la signature de l'armistice de 1940, la France possede une des plus belles marines de son histoire. En vingt ans, la flotte sortie exsangue de la Grande Guerre avec des equipages demoralises est effectivement devenue une des plus puissantes du monde, servie par des marins competents et entraines.Parmi les acteurs de ce formidable renouveau il faut placer le vice-amiral Hippolyte Violette aux cotes du ministre Georges Leygues. Pauvre orphelin bourguignon qui n'avait jamais vu la mer, Violette devint par sa determination et son travail acharne l'amiral des amiraux. Il a parcouru le Pacifique a la voile comme au temps de Bougainville, invente le periscope operationnel pour les sous-marins et une lunette de tir, mene la guerre sans relache entre 1914 et 1918, enfin pris des mesures majeures pour la renaissance de la flotte. Officier progressiste, il s'employa aussi a republicaniser la Royale, surnom de la Marine nationale.Ses archives personnelles inedites permettent de sortir de l'oubli un des plus remarquables de nos amiraux, le meilleur chef d'Etat-major general depuis la guerre selon l'amiral Darlan, et de decouvrir des aspects meconnus de l'histoire navale de la IIIe Republique.