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Au camp des tirailleurs de Kankan, en ce mois d’avril 1891, Archinard prépare la prise de Bisandougou. Celle-ci signera la fin de la plus  grande expansion militaire, jamais-vue depuis la fin de l’empire du Mali. Les renforts venus de  Siguiri avaient grandi le nombre des hommes à la chéchia rouge, précédés par l’artillerie attelée  à des chars de chevaux, sous le commandement du caporal Babassi. L’homme, sur son coursier,  avait récité la Fatiha avant de le monter. « Allah ! Protège-nous de l’égarement de ceux qui n’ont pas eu ta lumière et mets-nous dans le droit chemin ».  Ce droit chemin qui était passé par Bamako et avait eu raison du roi des Bambaras à la citadelle réputée imprenable. Par Ségou où Ahmadou, pris à son propre piège, s’était rendu. Et par Dinguiraye où Aguibou n’avait pu résister au-delà des premières salves, visait aujourd’hui le cœur du Wassoulou. L’antre du nouveau protecteur de la forêt, Samori, l’homme de destin de Soni Tenin Bakari de Macenta. Babassi espéra vivement qu’aucun orgueil ne pousserait le Faama à sacrifier ses troupes.  Loin devant, le blanc de la tenue du lieutenant Orsat, contrastait avec le roux de celle du Capitaine Hugueni. L’étoffe de poussière ocre, que traînait la colonne sous les galops des étalons, couvrait le lieutenant Arlabosse. Sa longue pipe au coin des lèvres, la mine fermée par le stress, Hugueni caracolait à la tête de ses hommes, comme le ferait son Général d’armée un 14 Juillet à Paris. |
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