Le but de ce travail est de proposer que les aleas du dialogue soient la cause principale de l'apparition des traits psychotiques, puis le moyen privilegie de leur evolution lorsque cette thematique dialogique guide la conduite du therapeute, de l'analyste.C'est pour cela que la psychanalyse, lorsqu'elle ne se concevait surtout pas comme dialogue, ce sur quoi insistait Lacan, a longtemps ete incapable d'aborder ces difficultes psychotiques. Ce sont, au contraire, les analystes qui se sont empares de la question de l'echange dialogique et qui firent avancer ces problemes, comme M. Klein, G. Pankow, F. Tosquelles, Alain Manier, et avant eux Jean-Baptiste Pussin, le surveillant de Pinel, inventeur du traitement institutionnel du trait psychotique.Tous les developpements de Lacan sur la fonction de suspension du dialogue dans le deroulement de la cure - afin que par la suspension de la reponse de l'autre advienne le champ des projections et fantasmes personnels du patient qui vont ouvrir le travail de son inconscient - restent clairement pertinents, mais dans le champ des traits de nature nevrotique.C'est pourquoi les references qui nous serviront dans le present travail seront celles de ces analystes qui purent temoigner de succes avec ces traits psychiques, contrairement a Freud lui-meme et Lacan. A l'inverse de ces derniers, ils furent toutes et tous des specialistes fort avertis des arcanes et complexites du dialogue humain concret.